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Le "Monde d'après" par Marla

Dernière mise à jour : 2 nov. 2022

La période de confinements que nous avons traversée, la période de pandémie que nous traversons encore nous a amené à un temps de réflexion sur nos priorités. Qu’avons-nous vu et appris de cette étrange période ? Maintenant que nous sommes déconfinés, que fait-on ? A quoi doit ressembler ce monde d’après ? Revenir à un monde pré covid, sans se soucier de l’inégalité des genres, des différentes oppressions, sans remettre en question notre rapport à la nature et notre modèle économique et sociale ?


Nous avons posé la question dans notre entourage, à quoi "le monde d'après" leur fait penser... en vue de la 6e édition du festival qui se tiendra le 26 novembre 2022 au Centre Victoire Tinayre à Paris 13e.


Premier témoignage par Marla, autrice du Blog Crazy Poppins



A l’heure où je vous parle, Netflix vient d’annoncer qu’il y aura une saison six de Black Mirror. Vous savez, cette série qui parle de notre addiction aux écrans et autres technologies qui font plein de choses pour nous mais aussi contre nous ?

Du coup, quand on me demande à quoi je pense quand on me parle du monde d’après, j’ai peur.

Ce n'est pas ma faute si mon auteur préféré est George Orwell, et que le futur, je l’ai toujours imaginé comme dans Retour vers le futur 2 : un peu sombre, un peu absurde, avec, sur le trône du monde, un connard avec une coupe de cheveux bizarre.

Mais revenons à Black Mirror. Il existe plusieurs exemples où la série a véritablement été visionnaire. Et depuis quelques mois on ne parle plus que du méta verse de Mark Zuckerberg, ce monde parallèle virtuel ou l’on viendrait acheter un coca qui n’existe pas avec de l’argent bien réel. Je pensais pourtant que la pandémie nous avait appris quelque chose : dans les concerts virtuels, les spectateurs se plaignaient de ne pas pouvoir se retrouver pour de vrai et assister à un concert véritablement en live. Et voilà qu’il faudrait se réjouir d'avoir un avatar qui ressemble trait pour trait à celui de 15 millions de mérite. 15 millions de mérites, c’est le 2ème épisode de Black Mirror. On y assiste à des émissions type The Voice via un avatar. Et cet avatar, on l’habille, on le coiffe, avec de l’argent véritable durement gagné sur un vélo.

Est-ce parce que je viens d’avoir 40 ans, et que je me rends compte que je suis une des rares personnes aujourd’hui à encore préférer la conversation téléphonique aux texto et autres WhatsApp ? Est-ce parce que, dans ce monde où l’on nous tanne pour communiquer plus, j’ai l’impression de communiquer moins bien ? qu’un jour où je laisse mon portable à la maison est une forme de luxe ?

J’ai de plus en plus de nouvelles de mes amis par les réseaux sociaux, Marion a participé à un cours de pâtisserie, Julie a un nouveau petit ami, Jan et Gael sont partis en vacances en Sicile.

Mais tous ces amis, je ne les vois plus. Ni au café, ni au restaurant, ni même pour une fête. Je me surprends à organiser en ligne un déjeuner près de chez moi pour connaître mes voisins. Où est passé le temps où un ami m’appelait alors qu’il était en bas de chez moi pour qu’on se voit, là, maintenant, tout de suite, et qu’on fasse une balade au parc parce qu’il faisait beau et qu’on en avait envie.

Je ne suis pas de ces cons qui disent « c’était mieux avant ». Je me demande juste avec de grands yeux, tantôt excités, tantôt inquiets, À quoi ressemblera le méta verse et S’il remplacera peu à peu le monde réel. Je ne pourrai pas voir dans les yeux des avatars de mes amis la joie de me voir, une éventuelle tristesse liée à une rupture, la mélancolie d’une jeunesse qui leur manque.

Mais je suis peut-être une vieille conne. Peut-être que j’ai tort d’avoir peur d’un monde où je ne tiendrai plus pour de vrai la main de ma nièce, mais où j’aurai le droit de me promener avec son avatar dans un jardin de pixels verts. Où faire l’amour au sens où on l’entend aujourd’hui ne serait plus qu’une expérience virtuelle pour soulager les solitaires.


Et puis ne me parlez pas de politique. Je suis triste de savoir que les enfants des générations futures verront dans les livres d’histoire qu’un certain Emmanuel Macron est resté 10 ans au pouvoir d’avoir réussi, par deux fois, à faire voter les gens de bien pour lui ou plutôt contre l’autre.


Ce qui me donne de l’espoir, c'est mon chien, et sa beauté universelle. Le sourire de mon homme qui recèle toute la réalité dont j’ai besoin. L’espoir dans la jeunesse, à qui l’on va vendre le métaverse comme un nouvel Éden mais qui reviendra peut-être aux promenades dans les forêts où l’on respire pour de vrai. Si elles existent encore… dans le monde d’après.


Marla


Version audio disponible ici : https://www.youtube.com/watch?v=obSQ04M3JSY


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